" J'écris de chez les moches, pour les moches, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf, aussi bien que pour les hommes qui n'ont pas envie d'être protecteurs, ceux qui voudraient l'être mais ne savent pas s'y prendre, ceux qui ne sont pas ambitieux, ni compétitifs, ni bien membrés. Parce que l'idéal de la femme blanche séduisante qu'on nous brandit tout le temps sous le nez, je crois bien qu'il n'existe pas."

V. D.

 

 

En racontant pour la première fois comment elle est devenue Virginie Despentes, l'auteur de Baise-moi (son premier livre paru en 1994), conteste les discours bien-pensants sur le viol, la prostutition, la pornographie. Manifeste pour un nouveau féminisme.

 

 

Avis perso :

 

Il ne pèse pas lourd, 150 pages, mais niveau contenu, c'est plutôt copieux. Virginie Despentes ne survole pas les sujets qu'elle choisit et c'est d'autant plus intéressant que certains paragraphes sont à prendre à titre de témoignage (le bouquin ayant une visée autobiographique)

C'est cru, vous n'aurez- qu'à bien mâcher avant d'avaler. J'ai moi-même eu en lisant, de ces moments d’absence qui nous surprennent lorsqu'un "merde j'y avais pas pensé" vient nous pendre au nez. Et le fait que ça soit dit sans froufrou, c'est comme une claque donnée plus forte.

Malgré tout, à certains moments, les points de vue sont brouillés et encore habités par des amalgames tels qu'en offre volontiers la société. La table n'est pas tout à fait rase, même si le reste est fait. J'ai d'ailleurs des scrupules à venir comme un grain de sel dans le chou à la crème, comme une cliente exigeante qui viendrait dire au jardinier assidu, qu'une mauvaise est restée sur le côté (mon imagination n'a pas trouvé mieux pour imager l'affaire).

Bref, c'est quand même de la tronçonneuse cette King Kong théorie (oui, je reste branchée jardin), ça taille les racines de pas mal d'idées bien rangées.
D'accord ou pas d'accord, ça n'est pas vraiment la question (ça n'est pas celle que je me suis posé en tout cas).

Le principal est de lire et d'y réfléchir, ça ne fait pas de mal.